Reportages
Interviews
L’acceptation de la différence
Douze enfants âgés de 11 à 14 ans du centre de loisirs municipal de Saint-Nabord ont conçu, réalisé et monté un film pédagogique destiné à valoriser l’accueil pour tous.
Centre social de Bitola-Champbeauvert : témoignage d’une maman
La mère de Justine nous fait part de son expérience.
Quels sont les besoins spécifiques de votre enfant ?
Ma fille Justine a 14 ans, elle est au collège. Elle est en fauteuil roulant.
Comment c’est déroulé l’accueil de votre enfant au centre de loisirs ?
Au début, je cherchais un moyen pour aider ma fille en anglais. Et une maman au collège de Justine m’a parlé de l’aide aux devoirs du centre social de Bitola-Champbeauvert. Si on peut dire, ça commencé par l’aide aux devoirs et ça a découlé vers les loisirs avec l’accueil adolescents.
Aviez-vous des craintes, des appréhensions ?
Personnellement, non ! Au début, Justine en avait plus par rapport au regard des autres.
Quelles adaptations ont-été mises en place pour prendre en compte ses besoins particuliers ?
Les locaux sont accessibles : il y a un ascenseur, et la salle de l’aide aux devoirs est accessible en fauteuil roulant. En plus, il y a un véhicule adapté pour les sorties.
Pour vous, pourquoi est-il important de permettre aux enfants en situation de handicap d’être accueilli en centre de loisirs ?
Pour qu’ils soient en contact avec d’autres enfants. Par exemple, ma fille aime venir au centre social car elle avait marre jusqu’à présent de ne fréquenter que des enfants en situation de handicap comme elle. Elle me réclame de revenir au centre social car ça lui permet de voir et de parler d’autre chose que du handicap.
Quels apports, quels progrès à selon vous apporté l’accueil de votre enfant en CL ordinaire ?
Justine a une petite voix. Ce qui fait qu’elle a peur de parler. Elle craint le regard et le jugement des autres. Mais au centre social, au fur et à mesure, elle a pris confiance et maintenant, elle ose s’exprimer avec les animatrices et les enfants.
Pour vous, quelle est la priorité pour améliorer l’accueil des enfants en situation de handicap en ACM ?
Pour moi, l’accessibilité physique reste très importante. Par exemple, lorsque Justine était plus jeune, plusieurs centres de loisirs n’ont pas pu l’accueillir car leurs locaux n’étaient accessibles pour un fauteuil roulant.
Quels seraient vos conseils pour une équipe d’animation qui n’a jamais accueilli un enfant en situation de handicap ?
De l’attention, avant tout ! Pour ma fille mais aussi pour tous les enfants en général.
Quels seraient vos conseils pour pour des parents qui appréhendent de faire la démarche d’inscrire leur enfant en centre de loisirs ?
Vérifier les conditions d’accessibilité et s’assurer que l’équipe d’animation adapte les conditions d’accueil afin que l’enfant puisse participer avec les autres enfants.
La mère de Clara nous fait part de son expérience
Cette interview témoigne de l’expérience de la mère de Clara sur l’accueil de sa fille en structure éducative de loisirs du milieu ordinaire.
Quels sont les besoins spécifiques de votre enfant ?
Ma fille Clara est atteint d’une maladie génétique orpheline qui a comme conséquences principales des difficultés de langage et de locomotion. A l’année, elle est accueillie en IME.
Aviez-vous des craintes, des appréhensions ?
Je n’avais pas d’appréhensions en ce qui concerne la capacité de l’équipe d’animation car je connaissais la manière de fonctionner de la directrice. En revanche, j’avais plus de crainte au sujet de son acceptation par les autres enfants. Mais final, ça s’est très bien passé !
De votre point de vue, pourquoi est-il important de permettre aux enfants en situation de handicap d’être accueilli en centre de loisirs ?
Toute l’année, Clara reste dans son milieu spécialisé au sein de l’IME. Pour son bien-être et aussi je pense pour le bien des autres enfants, je veux qu’elle côtoie le milieu ordinaire comme on dit. Elle a besoin de bouger comme n’importe quel enfant et aussi de faire des activités variées que je ne peux pas lui apporter.
Quels apports, quels progrès à selon vous apporté l’accueil de votre enfant en centre de loisirs ordinaire ?
Le fait d’être traité comme les autres enfants lui apporte beaucoup. A l’IME, Clara est la plus petite et donc elle est chouchoutée par les grands et aussi par les encadrants. Je ne veux pas qu’elle soit surprotégée. Si elle fait une bêtise elle doit être sanctionnée comme tous les enfants.
Pour vous, quelles sont les 3 priorités pour améliorer l’accueil des enfants en situation de handicap en ACM ?
Des formations pour les animateurs, ça manque ! Plus de moyens aussi.
Quels seraient vos conseils pour une équipe d’animation qui n’a jamais accueilli un enfant en situation de handicap ?
Une communication entre parents et animateurs. Il est très important de faire le point avec les animateurs et aussi avec l’enfant. Pour que l’ensemble des adultes adoptent des attitudes cohérentes.
Quels seraient vos conseils pour des parents qui appréhendent de faire la démarche d’inscrire leur enfant en centre de loisirs ?
Essayez ça peut apporter que du bien à l’enfant ! Prenez le temps de trouver l’équipe d’animation adaptée. Se renseigner sur les conditions d’accueil, dialoguer et bien préparer !
Une maman nous parle de son vécu
Interview de la maman de Romain. Aujourd’hui, elle nous parle de son vécu et fait le bilan sur l’accueil de son enfant au centre de loisirs d’Igney.
Quels sont les besoins spécifiques de votre enfant ?
Mon fils Romain a 7,5 ans. Il a besoin d’être entouré. Il lui faut une vigilance accrue car il peut avoir des comportements imprévisibles – il était en maternelle avec une AVS-i à la rentrée il entre en CLIS.
Comment c’est déroulé l’accueil de votre enfant au centre de loisirs ?
Il est accueilli depuis 3 ans au centre de loisirs d’Igney. J’avais besoin de le faire garder car son père et moi-même travaillons. J’ai demandé conseil à mon médecin traitant qui m’a indiqué le centre d’Igney. Je souhaite qu’il puisse être avec d’autres enfants et découvrir d’autres univers. Au départ, un accueil progressif s’est mis en place sur une matinée de temps à autre.
Aviez-vous des craintes, des appréhensions ?
Ma principale préoccupation était qu’il soit en sécurité, bien encadré et accompagné par des personnes de confiance.
Quelles adaptations ont-été mises en place pour prendre en compte ses besoins particuliers ?
Par exemple, Romain se fatigue rapidement et a besoin de calme et doit donc régulièrement se reposer. Et je sais qu’il a la possibilité au centre de loisirs de s’isoler pour être au calme. Parfois il met ses mains sur ses oreilles pour indiquer qu’il y a trop de bruit pour lui. En revanche, j’insiste pour qu’il ne soit pas traité à part, différemment des autres enfants y compris en ce qui concerne le respect des règles. Il est très important qu’il respecte les mêmes règles.
Pour vous, pourquoi est-il important de permettre aux enfants en situation de handicap d’être accueilli en centre de loisirs ?
Romain a tendance à s’isoler, à plus observer que participer. En étant avec les autres enfants ça lui permet de faire des choses différentes. Il apprend en imitant les autres. En terme de socialisation, je pense que les enfants quels qu’ils soient évoluent mieux s’ils sont mélangés. Cette mixité permet d’éviter la stigmatisation et le fait qu’il soit mis dans une case. Mais cela est valable pour tous les enfants. Une anecdote récente m’a beaucoup marquée. Des parents d’élèves de la classe de mon fils sont venus me trouver pour me remercier d’avoir mis mon enfant dans la classe du leur. Ils m’ont témoigné leur reconnaissance en m’expliquant que le fait de côtoyer Romain au quotidien avait permis à leur enfant d’apprendre la tolérance en apprenant à vivre avec la différence. Ces témoignages m’ont beaucoup émus et prouvent que les apports et les progrès vont dans les deux sens.
Quels apports, quels progrès à selon vous apporté l’accueil de votre enfant en CL ordinaire ?
C’est un ensemble de personnes qui fait qu’il évolue : grâce à l’action combinée et complémentaire de la famille, de l’enseignante, des animateurs, des personnels spécialisés, d’o๠l’importance d’encourager le travail en complémentarité des différents intervenants autour des enfants en situation de handicap. Personnellement, je constate que Romain depuis quelques temps va plus vers les autres.
Pour vous, quelles sont les priorités pour améliorer l’accueil des ESH en ACM ?
Je pense que les parents ont besoin d’être rassurés sur le fait que leur enfant sera bien entouré, que des personnes bienveillantes vont s’occuper de lui. Je peux vous donner un exemple. Romain au début avait besoin qu’on le sollicite et qu’on l’accompagne jusque devant le toilette. Car si personne n’y pensait, il pouvait se retenir toute une journée.
Quels seraient vos conseils pour une équipe d’animation qui n’a jamais accueilli un ESH ? Et pour des parents qui appréhendent de faire la démarche d’inscrire leur enfant en CL ?
Une bonne relation, un dialogue, une communication entre les parents, les animateurs et directeur. Par exemple, il est très important pour moi de prendre le temps de faire le point avec les animateurs afin de reprendre à la maison ce qui n’a pas été au centre de loisirs dans la journée. Et de la même manière, j’informe l’équipe d’animation de ce qui ce passe à la maison pour ça évolue des deux côtés. Car on partage tous le même objectif qui est le bien-être et l’épanouissent de Romain. Je conseillerais aussi aux animateurs de faire preuve de patience et de calme.
Quels seraient vos conseils pour pour des parents qui appréhendent de faire la démarche d’inscrire leur enfant en CL ?
Jouer franc jeu, être clair sur les capacités mais aussi dire honnêtement ce qui peut arriver en expliquant comment réagir en cas de crise. Je pense au regard de mon expérience qu’un travail sur soi en tant que parent est nécessaire au sujet de l’acception du regard des autres.